Le Temps qui reste.
Il arrive au détour d'un âge
L'horizon s'arrête de reculer
C'est un bord de la falaise
Ou la crête d'une montagne
A un vol d'oiseau
Tu as le temps de l'atteindre
Tu le sais cette fois tu y arriveras
Tu marches allègrement sans hâte dans sa direction
Empruntant le creux de sentier encastrés dans les pins épicéas
Débouchant sur le haut plateau d'herbes rousses en folie de vent
Passant entre les bosses de rochers de karst érodés
La fontaine de Gerland
Tu ne gâches plus le temps en sottes illusions
Tu profites de simples émotions
La colchique qui donne au près sa chanson
L'arbre qui sert de cachette au poisson
La carline qui d'argent darde ses rayons
La promesse de demain de la petite boule rouge nue
La voluptueuse rousse qui se retient encore à l'humus
La prochaine vie en graine de la ciguë
Le résistant buisson de pin aux hostiles heures
Pour l'amour de pierres en cœur
La marmotte qui tient discours
Du temps qui reste avant d'hiberner
Les limousines brunes et blondes d'Aquitaine
Qui font le plein des dernières herbes d'automne
Les chevaux camarguais profitant de l'air du temps
Avant de repartir vers l'air iodé de leurs origines
Les moutons et leur berger
Là haut dans le bel alpage en paix
Avant d'être en bas pour être mangé
Tu résistes à l'horizon
Tu sais que derrière lui
La terre n'est pas perdue
Les hommes savent perdre leur vie
Pour que les autres vivent
Non tu ne regrettes pas la vie qu'ils t'ont donnée
Oui le monde est meilleur qu'il n'a été
Grâce à eux, grâce à leurs survivants
A leurs suivants de poursuivre dans leur mémoire.
Nécropole et mémorial de la résistance et Haut plateau de Font d'Hurle
Tu prends le temps de marcher
Simplement un pied devant l'autre
Puis l'autre devant l'un
C'est tout con lol
Comme un drone
Dans ta tête tu voles
Au loin l'horizon il est là
Il ne bougera pas
Tu vois et tu dépasses
La broussaille, l'arbuste, l'églantier, le mélèze
Qui s'illuminent de leurs feux d'automne
L'herbe rase abandonnée de ses pâquerettes
Et bientôt par les troupeaux
Tu t'attardes sur
Les boules rouges de Noël naturelles du sorbier des oiseaux
La toile d'araignée de rosée qui profite des derniers insectes
La sauterelle qui n'en peut plus de sauter de droite et de gauche
Tu t'émerveilles
De la pierre blanche, de la roche grise, du rocher troué de noir
En éboulis, en pilasses, en plateaux, en boules, en craquelures, en arches
En mystérieuses grottes
En fières falaises
En humble poussière
Et enfin tu respires
Chaque pas à un parfum
Chaque pas à un sentiment
Chaque pas à une pensée
Chaque pas à un sens
Chaque pas t'avance en vie
Auprès de ton horizon.
Grotte de la Luire et Plateau du Beurre
Les corps verts
Tu n'as plus le temps de perdre ton temps à pleurnicher
Du passé tes incertitudes, tes regrets, tes sanglots, tes chagrins,
Tu a appris à les enfouir, à les pardonner
Tu sais même en rire
Sont toujours du présent tes essentiels Amours
Tu sais jouir du jour d'aujourd'hui
Parce que tu as compris que meilleur encore sera demain
Alors tout le temps maintenant tu souris
Presque toujours tu te marres
Avec l'une, avec l'autre
Tu parles tu racontes
Tu demandes et tu écoutes
Tu regardes, tu vois,
Tu touches, tu goûtes
Ensemble tu partages
Le pain de paix de toi, le pépin de moi
Le vin, les diots, le Génépi
De Savoie, de Chartreuse la Tomme
Du Vercors le St Marcelin
La presque pleine lune, Mars la jaune, Saturne peut-être et Vénus la belle
Le brame précoce du cerf
La nuit rustique de la maison dans la forêt
Sans le hurlement des loups
Encore tu souris
Encore tu ris
Belle est la vie
La maison dans la forêt
Pour le précieux temps que nous passons à rire et sourire ensemble
Remerciements à tous
Et
Particulièrement
Mireille et Michel nos intendants et cuisiniers
Roland
Notre Maître conférencier organisateur
Amoureux du Vercors, d'Océane et de bien d'autres choses...