Le crépuscule rouge
C'est naturel bio sans phytosanitaire
Il te faut simplement l'œil qui bouge
Le cou qui pivote et le nez en l'air
S'enflamment soudain les pointes de l'Arclusaz
Devant les deux seins roses de l'Arc
L'échine de Lauzière doucement s'apaise en rose de gris
Le ventre lourd et noir de la Chartreuse irradie
Sur ta tête le vent du ciel par la passion échauffée
Fini sa tourmente dans le rouge et noir mêlé
Après la tarte aux pommes locales
Et sa boule de glace vanille de Madagascar
Après la sieste sur terrasse en transatlantique
Après le café moulu du commerce éthique
On est parti au bout de notre kilomètre
Entre vignes et acacias mêlés d'hêtres
Près de Miolaney, deux chevaux nous ont arrêté
Dans la lumière rase de cette fin de journée
On est revenu dans la même errance indécise
Rentrant chez nous néanmoins de manière précise.
A l'Ouest au milieu de notre kilomètre
Il y a Célia notre courageuse boulangère
Où nous prenons notre pain quotidien
Et puis au bout il y a le cimetière
Gardé à quelques mètres
Par le monument aux soldats anciens
Franchissons du kilomètre la frontière
Vient le château de Menjoux ex monastère
Il faut passer au travers de ce coin austère
Qui certes au rythme de l'horloge nous attend
Pour arriver là où les moulins
Ont forgé des vies de soie et de fer
Dans le temps de l'eau, du feu et de l'air
Nous suivons les murs vivants de ces destins
Pour atteindre des vignes le chemin
Grimper parmi les ceps et les près
Longer les Grangettes et encore grimper
Jusqu'à renoncer au col de la Sciaz
Et prendre le chemin des Galands
Cela sans cesse monte et descends
Toujours en faisant face à l'Arclusaz
Une dernière légère montée goudronnée
Et nous voilà aux Coutins arrivés
De glands en châtaignes
Et de champignons en faines
Allègrement la descente se fait
A la Noiriat nous parvenons
Dans l'aire du kilométrique rayon
Dont le point central est notre maison.
Dimanche 15 novembre
Aujourd'hui les fraises rougissent
Novembre n'avait jamais vu cela
La vigne se taille déjà
Et la montagne est à peine blanche
Un vigneron de Savoie a dit
A son cheval sans doute
Qu'il fallait boire le vin
En le dégustant avec modération
Le cheval ne boit pas de vin
Mais le vigneron oui...
Sans aucun doute
Le ciel est bleu
le ciel est bleu
Les oiseaux chantent....
C'est le même chemin qu'hier
Mais de moyen matin
Par le Mappa, le Tacon
Presque la Barme
Pour couper en grimpant par le près
A l'opposé du chemin des anglais
Atteindre ainsi le chemin entre les près
Qui cours de la Barme au Chapeau
Soir ou matin le spectacle écran panoramique naturel
Y est garanti sauf météo épouvantable
Avec un plateau remarquable
Charteuse Granier et Dent de Crolles, Vercors Mt Aiguille et Grand Veymont
Belledonne, sa Pointe, les Grands Moulins le Prioux, La Lauzière son Grand Arc et son Bellachat à l'embouchure de la Maurienne et au loin le Beaufortain derrière se cache à peine le Mont Blanc, avec dans ton dos les Bauges et son célèbre Prince Arclusaz qui domine le château de Miolans et son non moins célèbre Marquis prisonnier éphémère de ses murs.
Vu de l'endroit on se demande d'ailleurs qui était le plus sadique de ses geôliers ou de lui-même pour le rendre aveugle d'un tel spectacle...
Mercredi 18 novembre