Bientôt deux ans que les "Rienkanous" n'avaient pu être pratiquées. La cause : la Covid évidemment mais pas tant que cela car les météos défavorables ont bien joués aussi dans les calendriers 2020 et 21.
Cette fois c'était d'ailleurs le cas, le dimanche annonçait des orages dans l'après midi... Bernard notre accompagnateur en montagne, sympathique et qualifié, a su réagir aussitôt en nous proposant d'interchanger le dimanche "Rienkanou" au samedi "Chantier". Ainsi fut donc fait au grand regret de Luc qui fut le seul à faire le sacrifice de la randonnée.
Nous sommes donc parti à huit le samedi de bon matin pour monter à l'assaut de la Croix Jean Claude sur le Dos de Crêt Voland. Un peu plus de 600 m de dénivelé positif à partir du village de Béranger où nous avons du ranger nos voitures sur le parking dérangé pour cause de travaux, ce qui ne nous a pas arrangé pour le rangement de nos véhicules, ni celui des randonneurs suivants qui ont eu encore plus de mal à s'arranger pour se garer.
De suite c'est parti dur en montée pour une boucle de 10 km environ. Mais aucun problème pour dérouiller les articulations dans un paysage aux verts multiples constellés de fleurs qui font la couleur du beurre et le parfum fleuri de la Tome et du Beaufort. Sans en avoir plein le dos on est relativement vite arrivé sur le Dos de Crêt Voland qui porte sans souffrance une très intéressante table d'orientation nommant tous les sommets d'un horizon à 360°. Après avoir admiré, profité, lu et montré de l'index nous avons continué notre admiration sur la crête dorsale jusqu'à la Croix de Jean Claude. C'est enfin au pied de celle-ci que nous avons calmé notre calvaire stomacal. Repas tiré du sac bien entendu mais accompagné de douceurs partagées café ou thé, chocolat et gâteau se terminant sur Génépi Appellation d'Origine Personnelle.
Les Dames ont vu le lac, il est donc urgent d'y aller mettre les pieds au grand dam des hommes qui n'ont pas eu le temps de faire passer le Génépi lors d'une très courte sieste. Descendons donc. Trop vite peut-être ? voilà que notre Président s'affale tête en avant dans la rampe descendante. Egratignures diverses, tête, mains genoux, en final et heureusement plus de peur que de mal, la peur a été pour nous, le mal pour lui... c'est le sens du partage... Les Dames du Lac mettront leurs pieds à l'eau, Merlin agira en assoupissant notre blessé dans une longue sieste, d'aucune l'accompagneront, d'aucun vagabonderont entre fleurs, eaux et roches et le temps passa.
Et puis il fut temps de descendre de nos sommets de quiétude et d'enchantement. A travers le pré fleuri on rejoint le chemin flirtant avec un autre lac encombré d'herbes aquatiques, puis on atteint le lieu dit Cacabeurre...d'où vient ce nom pour le moins cucu ? On ne le saura pas... notre pensée imagine... Spécialité locale circuit court assurément, bio pas sûr.
Après une longue descente sur un large chemin carrossable où l'attention est constante par rapport au fin cailloux qui vous mette sur le derrière en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, où vos genoux tous freins serrés fument et crient au secours malgré vos bâtons, nous rejoignons nos voitures toujours bien rangées à Béranger.