Il eût Falus que je Le Bès à Poil au Gîte du Saule Mort mais cela n'aurait pas été Digne dans les Bains

 Lundi 4 octobre, tous les participants sont pile poil à l'heure pour un départ matinal. Malgré la pluie qui nous accompagne durant tout le trajet, c' est de bon poil  que nous arrivons au superbe gite du saule mort. Quel bonheur !,nous sommes accueillis par la douce chaleur d 'un bon poil (pardon, poêle), feu préparé par le propriétaire. Pas question de sortir pour une balade ,nous n'aurions pas eu un poil de sec!.
   Le mardi matin, le soleil nous fait un clin d'oeil, nous prenons du poil de la bête pour une petite marche afin de découvrir ,avec émotion, le hameau du Poil. ( pensée pour Violette...).
Puis ,c'est l'étonnante rencontre avec plus de1 500 ammonites ,toutes regroupées sur une même dalle , à Digne...Nous ne risquons pas de sortir à poil le mercredi, une bise glacée nous fait dresser les poils devant la chapelle de notre dame de Dromon et vole même le chapeau de Guy!.
Paysages surprenants, visites insolites, voyages "chargés" dans le temps...Merci Roland! 
Belle ambiance, des fous rires (sketchs, Gyslaine, Mireille..), de la gentillesse, de la chaleur humaine... personne n'est de mauvais poil, personne n'est pris à rebrousse poil, pas nécessaire de se fatiguer à caresser quiconque dans le sens du poil!..
 Merci à tous les organisateurs Denise, Roger......les cuisiniers(ères) ,chauffeurs, travailleurs de tout poil, qui sont loin d'avoir un poil dans la main!...
Qu' est ce qu'on est bien avec vous! ... une belle parenthèse ,ces moments!  ....
Au poil, ce séjour au Poil !!!..
                MERCI à tous!...
Marie Thérèse 

On nous dit rien on nous cache tout et voilà...
Après un bref aperçu de ce que l'on aurait pu avoir pour le petit déjeuner : une place magnifiquement herbeuse et ombragée avec quelques tables de bois accueillantes installées autour d'une modeste et charmante cabane de la même essence, accompagnées de quelques points mauves de colchiques en prime, le café, le thé et le panettone ont été dégustés à l'abri de la pluie sous l'auvent d'une surface commerciale en panne de locataire. Notre affaire commence avec donc imprévu prévisible néanmoins puisque la pluie était probable au programme météo.
Ici Roland nous trempera enfin dans les Bains, tout en restant Digne il nous dévoilera que l'on va à Poil. Après Digne prendre Mézel, (pas d'autre), monter Notre Dame en Liesse et traverser Falus pour arriver au Gite du Saule Mort à Poil. C'est bien sûr, à nos âges où l'essentiel de nos poils ont disparu mais point la mémoire de nos exploits du genre, avec grand intérêt que nous enregistrons cet itinéraire prometteur. 

La route sera juste au poil dès Falus pour permettre le passage de nos voitures mais il faudra faire preuve de grande prudence sur une chaussée abondamment mouillée après une période de sécheresse indéterminée. L'affaire finira sous une averse de grêles qui engendreront des crissements d'effrois ou de plaisirs... de nos pneumatiques. Un chemin de cuir minéral boueux et patinant dit carrossable nous amènera enfin au Saule Mort. Là nous nous installerons et nos Dames en Liesse soulagées d'avoir passées l'épreuve du parcours avec succès entameront un pas de danse.

Le lendemain c'est à pied et sous un poil de soleil que nous monterons à Poil. Sur le chemin détrempé nous admirerons quelques rares fleurs et plus fréquentes graines. Un lézard vert privé de chaleur et d'énergie fera la pause pour la photographie dans un équilibre improbable. Le torrent de Poil encore chargé des humeurs de la veille et de la nuit s'écoule bruyamment entre les pierres calcaires aux fossiles polis.

C'est l'arrivée à Poil, enfin ce qui l'en reste de cailloux l'un sur l'autre embarrassés d'herbes et d'arbustes bien habillé de brume. Ce qui rend les ruines fantomatiques. Cela tombe bien, l'histoire de Poil conté par Roland est quelque peu fantastique et extraordinaire et je vous laisse la découvrir ici... bien que ce ne soit pas l'envie qui me manque de vous la résumer en ces temps où le Genre est devenu règle unique.
Bref il n'y a plus un poil humain à Poil depuis 1932 où l'on a enterré ici l'avant dernier homme. Il y a encore eu un enterrement à Poil dans les années 2010. Un personnage ayant fait fortune aux  Indes a été inhumé ici par volonté testamentaire. Pourquoi ? nul ne sait.

Après Poil, déjeuner express au Saule Mort. Une plâtrée de coquillettes à la bolognaise indéterminée précédée d'une salade de tomates anciennes en provenance des potagers "Nature et Patrimoine" de Cruet... une splendeur gustative dont il est resté des surplus comme des coquillettes d'ailleurs sauf que les tomates sont rentrées au Patrimoine les coquillettes ont enrichis la pauvre marne de Poil.
Pas de sieste, un itinéraire géologique nous attend ordonné par la route du Temps, que nous ne ferons que très partiellement, à l'échelle du temps humain nous n'avons que quelques millièmes de secondes pour admirer la dalle aux 1500 ammonites qui reposent là depuis le Jurassique inférieur c'est à dire environ 200 millions d'années, nous remonterons ensuite la clues de Barles longeant la Bès que dominent de puissantes strates calcaires à la verticalité impressionnante. On s'arrêtera à quelques panneaux  de richesses géologiques indiquant la présence de fossiles plus vieux que mes robes comme disait ma grand mère (elle ne connaissait pas de vieux s'appelant Hérode) mais notre temps limité ne fera que nous inciter à revenir avec le poil de temps nécessaire pour aller à pied admirer ces trésors naturels pétrifiés. On finira la clues sur le pont de pierre de la Bès dans le lit de laquelle je ferais la photographie patrimoniale du groupe non dansant mais souriant. 
Inexorablement le temps s'amenuise et c'est vite fait que nous allons faire 200 mètres aller pour aller voir l'austère cascade du saut de la Pie sur la Bès et 200 mètres retour encore plus vite fait parce que sous la pluie.

Et puis vint le dernier jour où il faut abandonner les poêles du Saule Mort qui nous ont bien chauffés. Le temps nous presse encore, on se lève tôt, on déjeune express des millions d'années nous attendent encore avant de rentrer dans nos cavernes de l'ère anthropocène.

Après avoir descendu du Poil par Falus, abandonner ND de la Liesse à son endroit et Mézel à la gauche nous avons rattrapé la route Napoléon en échappant tout juste à lé Chaffaux pour attraper Mirabeau et Barras. De là nous grimperons au col de Fonbelle où nous poserons un moment pour admirer le beau panorama sous un ciel à peine mis en relief par quelques nuages. A peine reparti nous serons dans l'embarras, un éboulement de grosses pierres (non Robespierre est d'Arras pas de Barras) connu encore des services départementaux nous barra la route. Quelques bras adroits et volontaires s'en mêlèrent très spontanément et notre train de roues put reprendre sa descente jusqu'à l'arrivée du site "Thécafébrioche"  de dix heures servi sur table de bois massif sous les pins auprès de deux bachals à l'eau claire et pure.

La petite pause bien sympathique dans un endroit idyllique terminée on reprend la route qui descend sur Authon ( rien à voir avec le poisson). On prend la D103 qui devait nous mener au village de Faissal (rien à voir non plus avec l'Arabie) et même plus loin en suivant le Vançon torrent impétueux. Nous n'atteindrons jamais le village de Faissal, il faut dire que la D103 est assez surprenante pour une départementale, jamais revêtue de bitume et sinistrée depuis l'année dernière sans doute dans les intempéries qui ont durement touchées la vallée de la Roya proche, ce n'est qu'une route défoncée de pierres et cailloux dominée par une falaise de roche et bordée d'un précipice au fond duquel bondit le Vançon. On sera arrêté par un premier gué plus impressionnant au premier regard qu'en réalité, on le passera avec grande prudence sans grand embarras. Le deuxième 200 m  plus loin nous obligera pourtant au demi tour. La route, enfin le chemin caillouteux qui sert de départementale a disparue dans un fossé large et profond.

Demi tour donc pour s'arrêter auprès d'une ferme isolée encore utilisée mais déserte en ce temps d'automne. Une chapelle existe encore et on y a rassemblé toutes les croix et plaques du vieux cimetière maintenant disparu sous les herbes. Ces vieilles pierres sous le soleil entretenues juste pour l'utilité qu'elles ont encore l'été dégagent un peu de mélancolie en égard à leur avenir peu probable... encore une histoire de temps.
Nous irons un peu plus loin pour déjeuner auprès d'une ruine aux pierres branlantes qui n'a  plus qu'un passé séculaire à offrir nonobstant un petit présent qui consiste au relief de repas d'un ou plusieurs loups n'abandonnant dans l'herbe rousse de saison que quelques os blanchis et touffes de laines aux facéties du temps, à moins que ce ne soit l'œuvre de vautours fauves dont deux, trois exemplaires tournent dans le ciel à la recherche de cadavres d'animaux à dépecer.

Tout se terminera par la Chapelle de Dromont suivie de près par la Pierre Ecrite.
Revenu sur la route du Temps on s'arrêtera à la Chapelle de Dromon dont on a retrouvé extrémis  la clé et son portier guide. Oui cette chapelle d'origine au moins romaine n'est pas ouverte à tout vent et c'est heureux car sa situation élevée au pied de la roche de Dromon la privilégie pour prendre les violents courants d'air dont l'un emportera dans les profondeurs de la montagne mon superbe galure. Descendre dans la crypte vous met à l'abri de ces éléments venteux et vous fait découvrir que les Dames gallo romaines,  romaines et gauloises venaient ici "admirer" les attributs d'un taureau et d'un bouc taillés dans une colonne nommé de ce fait pierre de fertilité. Au dessus de cette crypte la chapelle honorait une Vierge d'albâtre maintenant à l'église de St Geniez appelée Notre Dame des Groseilles.
Notre dernier arrêt se fera à la Pierre Ecrite dont le texte en latin est toujours plus ou moins controversé. Cependant on est sûr que Dardanus préfet des Gaules a fait graver cette pierre pour marquer un lieu religieux "Théopoli "et l'ouverture d'une route peut-être pour y mener.