Un Jour passe
Le jour est né
La pilule pour la tension
Les baies de Gogi dans le yaourt nature
Le litre de thé vert mug par mug
Mon tout en pyjama rayé
Dans la brume des nouvelles fraîches passées
Le Jour est enfant
Humer du matin la fraîcheur
Aller dire bonjour au chou frisé
Faire le tour des roses givrées
Finis donc ton thé
Le jour est adolescent
Un brin de toilette
Le pèlerin pette
S’habille et se chausse
Intermède
Gazou le chat réclame ses croquettes
Mais en route la machine de marche
Vite elle s’échauffe en grimpant
S’arrête en suant et soufflant
Le pèlerin observe et prend son temps
Calmement la machine reprend son élan
Le pèlerin au commande attentif aux signaux
Arrêt stop pour dans les arbres une trouée
Un champignon, un gland , une fleur, une feuille,
Une gouille, une fontaine, une pierre dans l'eau
Un corbeau, une pie, un labour de sanglier
Un cheval, des chevaux, une biche ou un chevreuil
Fuyant le chasseur sans son chien chassant
Une vache, des génisses un jeune taureau
Le jour est adulte
La machine est au bout du chemin
Au sommet laissant à son pèlerin
Le temps qu’il faut pour regarder voir scruter
La montagne l’alpage la falaise le bois le rocher
Tout en baguenaudant sur la pâture fessue
Au trailer sur le sentier accorder un grand salut
Palabrer un moment avec le berger assis sur le talus
Au même lieu et endroit que certains jours anciens
Mais différents dans le temps d’hier et celui de demain
Soudain
Le jour est Grand Père
Il faut reprendre le chemin
La machine rassemble ses ampères
S’attardent les regards du pèlerin
Sur le froid de l’air soutenant les laineuses nuées
De milles moutons violets jaunes roses gris orangés
Sur les monts qui montent leur cols noirs
Sur les sommets rouges que le soleil abandonne
Dans la vallée du clocher les cloches sonnent
C’est l’heure de descendre sans choir
Sur les vieilles bielles de la machine refroidie
Accompagné d’une demi-lune de lumière
Il fait plus sombre encore qu’hier
Il est vrai que le jour encore raccourci
La machine de son garage retrouve l’entrée
Le pèlerin dans les yeux plein de beauté
Mange sa soupe et s’assoupit
Le jour est mort